Après les inondations dans ce Var (où j’habite), les commentaires n’ont pas manqué sur les responsabilités des édiles qui ont laissé pousser en zone inondable d’innombrables lotissements. Le ministre de l’Intérieur en a rajouté une couche lors de sa visite des zones inondées.
Pour les malheureux qui ont vu leur maison envahie et souillée par l’eau, l’heure n’est évidemment pas à la recherche lointaine des responsabilités, mais au nettoiement, au salut de ce qui peut être sauvé, et aux assurances. Avec en filigrane l’interrogation : est-ce que ça peut recommencer ?
On ne peut séparer ce boom de la construction individuelle en lotissements de l’arrivée massive de retraités venus de toute la France, notamment du nord de la Loire, et même de l’Europe.
Cette migration intérieure, mal connue, est sans doute la plus importante que reçoit la région [1].
Cette héliotropie galopante, en partie fondée sur le mythe d’un Sud [2] éternellement ensoleillé, où il n’est guère besoin de chauffer, témoigne d’un souci légitime de passer une retraite heureuse. Elle fait certes le bonheur des entrepreneurs du bâtiment et des professions médicales, mais on ne peut que regretter qu’elle n’ait pas été accompagnée, en ce qui concerne les plans d’occupation des sols, d’une information sur la connaissance des inondations antérieures, (et elles sont régulières depuis des siècles), et, partant, d’une vigilance sur les zones à ne pas bâtir, où ont pourtant poussé lotissements et zones commerciales.