On le sait ou l’on devrait le savoir, le plaisir de vivre tient déjà aux choses les plus simples…
J’aime toujours à ce propos évoquer l’entame du chapitre XXIII du Gargantua de Rabelais [1]
« EN cestuy temps, qui feut la saison de vendanges on commencement de Automne, les bergiers de la contrée estoient à guarder les vignes, & empescher que les estourneaux ne mangeassent les raisins. En quel temps les fouaciers de Lerné passoient le grand quarroy menans dix ou douze charges de fouaces à la ville. Lesdictz bergiers les requirent courtoisement leurs en bailler pour leur argent au pris du marché. Car notez que c’est viande [2] celeste, manger à desieuner des raisins avecq la fouace [3] fraiche, mesmement des pineaulx, des fiers, des muscadeaux, de la vicane, & des foyrars [4] pour ceulx qui sont constipez de ventre. Car ilz les font asler long comme un vouge [5] : et souvent cuydant peter ilz se conchoyent, dont sont nommez les cuidez de vendanges. »
Hélas, vous le savez, à leur requête, les fouaciers répondirent aux bergers par des sarcasmes, et s’en suivit la fameuse guerre pichrocoline…
Mais quelle langue, quelle langue de santé !!!