« Laissez les morts enterrer leurs morts »…
Jamais cette phrase que Luc attribua à Jésus ne m’est apparue plus actuelle, quand j’entends des jeunes gens, des jeunes adultes, et même des adultes confirmés croisés professionnellement (« petites » professions médicales, artisans, petits commerçants, employés…) qui, n’étant en rien des privilégiés, mais ayant profité des prix low cost ou de convenables prix middle class, me disent qu’ils ont « fait » le Viet Nam, qu’ils ont « fait le Cambodge, qu’ils ont « fait » l’Argentine et le Chili, sans avoir la moindre idée de ce qui a pu se passer dans ces pays avant ou peu après leur naissance, des gens qui ouvrent de grands yeux si on leur dit que Saint Petersburg où ils sont allés traîner s’est appelé Léningrad… and so on. Je me suis trouvé au Chili avec des gens qui prenaient photo de la Moneda sans imaginer les avions de Pinochet bombardant Allende, et qui se demandaient pourquoi on leur proposait de visiter la maison de Pablo Neruda. Et qui ne manifestaient pas le moindre intérêt si on leur expliquait.
Et encore s’agit-il de gens qui ont des curiosités légitimes et sympathiques sur le monde… Je ne parle pas ici de ceux pour lesquels admirer les tours de Dubaï et leur frime commerciale est le sucre sur les poires des vacances…