On peut avoir lutté pour sa liberté et refuser la liberté aux autres.
J’évoquais il y a peu les 80 parlementaires qui avaient eu le courage de dire NON aux pleins pouvoirs à Pétain [1].
Parmi eux, l’ardent militant socialiste Vincent Auriol, bientôt résistant actif qui rejoignit la France libre à Londres.
Le même Vincent Auriol est président de la République du 16 janvier 1947 au 16 janvier 1954.
Il couvre et appuie les abominations de la répression de la rébellion malgache qui ne demandait que justice et liberté, il couvre et appuie le déclenchement des opérations militaires contre les indépendantistes vietnamiens, qui avaient tout fait pour éviter le conflit et acceptaient une place dans l’Union française.
Et le cas Auriol est inséparable de celui de la masse des dirigeants socialistes et gaullistes, qui avaient lutté contre l’oppression mais considéraient comme légitime l’oppression coloniale.
Que dire ? Que penser ?
Comment le patriotisme lucide peut-il ainsi se prolonger de nationalisme dominateur ?
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