Cf. : Jean-Pierre Vernant, celui qui se souvient - Mnèmosunè
Μνημοσύνη, fille d’Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre), avait inventé les mots, elle avait donné un nom à chaque chose. Et ainsi les hommes purent s’exprimer et garder en mémoire leurs faits et gestes, pour toute éternité : « μνήμη, mnêmê », le souvenir, la mémoire.
Le culte de Mnémosyne offrait des eaux pour la mémoire, mais aussi des eaux pour l’oubli (Léthé).
Il semble bien que souvent nos politiques ont plutôt recours à Léthé qu’à Mnémosyne, et qu’ils sont quelque peu privés de « mnêmê », qu’ils soient amnésiques. Tant les leçons de l’Histoire vont souvent à rebours de ce qu’ils préconisent.
Ce qui ne signifie qu’ils soient indifférents à la mémoire, si elle les sert dans leur réécriture d’histoire. Récemment encore, bien des commémorations officielles biaisées, bien des filiations faussement revendiquées en témoignent à l’évidence. Et cerise sur le gâteau, le 4 septembre, le dernier discours « historique » de notre Président (résident ?) au Panthéon, sur la République !