Devant l’affirmation croissante et impérieuse des diverses racines religieuses (judéo-chrétiennes si je comprends bien en ce qui nous concerne), devant le tsunami actuel des affirmations, injonctions, intolérances religieuses de tout poil, je dirai que je m’en tiens à ce que peut tout simplement ressentir un être humain de notre temps, même s’il n’a jamais lu Spinoza : l’homme est un mode fini de la substance infinie, qu’il appréhende par sa raison et sa pratique.
Libre à qui veut d’imaginer un être transcendant, créateur de cette substance et de notre nature. Je me dispense de cette projection, dans le respect de ceux qui y croient, à condition qu’ils ne m’imposent pas leur croyance.
Je me retrouve dans ce qu’écrit le philosophe marxiste Yvon Quiniou [1]
« S’il faut absolument maintenir que tout dans le réel est intelligible et compréhensible – les pronostics aventureux d’échec de la science dans tel ou tel domaine ont été régulièrement démentis -, on ne peut affirmer l’intelligibilité du réel lui-même envisagé dans sa totalité absolue (ou métaphysique, à un niveau qu’il faut bien dire méta-scientifique. Personne ne peut raisonnablement soutenir cela, sauf à être et se déclarer insensible à l’interrogation métaphysique comme aux inquiétudes intellectuelles qu’elle peut susciter, qui sont sans réponses sûres ! En d’autres termes, s’il faut dire sans réserve qu’il ne saurait y avoir de mystères dans le monde, il faut avouer qu’il demeure bien un mystère irréductible du monde. »
« L’Être est somme toute une question ouverte à partir du point où s’arrête notre horizon.
Au-delà de cette limite qui ne cesse de reculer nous ne savons rien
Le matérialisme doit bien être athée au sens privatif et méthodologique du terme a-thée avec un tiret : sans dieu – mais il ne peut se dire athée au sens positif et dogmatique affirmant qu’il n’y a pas de Dieu. »
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