On surprendrait peut-être nombre de nos jeunes compatriotes, qu’ils soient ou non apparentés aux victimes de l’abominable antisémitisme, déjà ancien, mais déchaîné chez nous pendant la dernière guerre, en leur disant que dans la France de l’État pétainiste, en mimétisme à la propagande du Reich, le mot « Juif » était systématiquement associé à celui de « bolchevik ».
C’était le judéo-bolchevisme qui était constamment dénoncé et stigmatisé, bien enveloppé dans une arnaque anticapitaliste de façade.
L’extermination des Juifs menée par les nazis et leurs complices se couvrait d’une prétendue allégeance spontanée des Juifs à l’idéologie communiste, tout en n’omettant pas de préciser, redisons-le, le lien supposé immédiat entre Juifs et capitalisme.
Ainsi de ce sous-titre du très répandu Petit Parisien le 1er janvier 1943, qui reprend la déclaration d’Hitler : "Que Dieu prenne l’Europe en pitié si jamais la conjuration judéo-bolchévico-capitaliste devait l’emporter".
Et ainsi les Brigades spéciales de la police française traquèrent autant les Juifs que les communistes, quand il ne s’agissait pas des communistes juifs si actifs dans la Résistance française.
Et l’on peut lire sous le titre du journal un article exaltant les combats des volontaires français (LVF) engagés contre l’Armée rouge aux côtés des nazis.
Et dans la tristement célèbre affiche rouge, la plupart de ces combattants de l’ombre sont désignés comme "juif polonais" ou "juif hongrois".
Voir le détail des noms sur : https://histoire-image.org/etudes/affiche-rouge
Rappeler ce passé ne change évidemment rien à la situation actuelle et aux dérives antisémites du présent [1] .
Mais cela peut permettre aussi sans doute de rendre justice à la vérité historique, et de savoir trouver ses vrais alliés, dans le souvenir de la persécution jointe de l’étoile jaune et de la faucille et du marteau.
Ceci dit sans la moindre illusion, car la plupart du temps les rappels historiques glissent sur la conscience contemporaine comme l’eau sur les plumes du canard...
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