J’ai donné il y a peu un billet illustrant l’intérêt du jeune PCF au sujet des spécificités régionales, à condition de les relier à la lutte des classes :
Les communistes et la "question bretonne", 1932
Sans en être un décalque, ces intérêts étaient influencés par les positions soviétiques sur les spécificités nationales [1].
Comme je l’indiquais, on peut comprendre que le Parti communiste ait pu faire se rejoindre spécificités culturelles et lutte des classes dans une région comme la Bretagne, qui connaissait alors de puissants mouvements sociaux revendicatifs.
Mais quid de la Corse, cette mal aimée depuis la fin du Second Empire et de l’idole napoléonienne [2], auréolée d’étrangeté pittoresque et encore si loin des réalités du capitalisme contemporain [3], une Corse saignée par la guerre de 1914 et réduite à être réservoir de main d’œuvre [4] et de fonctionnaires et de cadres pour la France hexagonale et son Empire ?
Je redonne donc ici une mise en perspective historique que les lecteurs de mon ancien blog connaissent déjà :
Le "Banditisme corse" a fait en son temps l’objet d’innombrables présentations, (y compris par la complaisante carte postale "pittoresque"), qui ancrèrent l’opinion française du XIXe siècle et de l’Entre deux guerres dans la conviction que la Corse était irréductiblement terre de différence et de violence [5].
En 2011, le quatre-vingtième anniversaire de ce qu’il est convenu d’appeler "l’éradication du banditisme" ou encore "l’épuration du maquis" a suscité une floraison de souvenirs et d’études, que prolongea en 2013 le roman de Didier Daeninckx, Tête de Maures, éditions l’Archipel.
Eradication ? Il s’agit bien entendu de la véritable expédition lancée en novembre 1931 par le gouvernement Laval (droite et radicaux) : depuis Sartène, 900 militaires dont six compagnies de gardes mobiles, accompagnés de chiens policiers et... d’automitrailleuses, ratissent le Sud-Est de la Corse : couvre feu instauré dans de nombreuses localités, arrestations massives... Le but proclamé est donc d’éradiquer un banditisme qui, endémique dans cette région, était devenu violemment omniprésent (contrôle des populations, extorsions de fonds, meurtres, y compris de gendarmes, défis lancés ouvertement à l’autorité préfectorale).
La presse française, avide de sensationnel, donnera évidemment un large écho à cette opération [6]
Le propos de ce billet n’est donc pas de présenter des événements bien étudiés par ailleurs. Il n’est pas non plus d’entrer, hormis rapidement celle de Bartoli, d’entrer dans la biographie des autres "bandits" cités ci-dessous (Bornea, Caviglioli, Poli, Rossi, Spada, Torre)... Les historiens, érudits, chroniqueurs et mémorialistes corses ont amplement défriché le dossier. Et on en trouvera un bon écho sur internet.
En donnant ci-dessous deux articles de l’Humanité, je veux seulement focaliser sur la position du Parti communiste d’alors, devant ce qu’il convient d’appeler "la différence corse".
J’ai déjà signalé par ailleurs la position communiste d’alors devant la "différence nationalitaire bretonne" et par ricochet de celle d’autres régions.
L’Humanité - 14 novembre 1931
Les « Bandits corses »
La protestation grandit contre les violences policières - Les paysans manifestent leur hostilité aux gardes mobiles. Le mouvement de protestation contre la ruée des hordes policières en Corse se développe et s’étend.
En France d’abord, où, chaque jour, nous recevons des lettres de Corses indignés, qui s’élèvent contre les violences dont leurs frères sont victimes, et qui accusent les Coty, les Moro-Giafferi, les Landry, les Pietri [7], les Doumer [8], qui ont pactisé avec les bandits, pour assouvir leurs ambitions et qui approuvent aujourd’hui et soutiennent les brutalités du corps expéditionnaire contre les pauvres paysans.
« Vive l’Humanité qui défend, seule, nos frères ! », nous écrit un de ces correspondants.
Un autre dénonce « la campagne infâme de la presse capitaliste contre toute une population ». Il demande si le raid policier sera tout ce que l’île, si belle, mais si malheureuse, « retirera des promesses des politiciens sur l’aménagement de la Corse.
On le voit avec le titre et la légende de cette photo, L’Humanité, (14 novembre 1931), ne fait pas dans la dentelle...
Contre les colonnes infernales.
Et, de l’île même, malgré l’état de siège, montent les protestations. L’hostilité de la population s’accentue contre les gardes mobiles. Les journalistes de police qui suivent les « colonnes infernales » chargées de semer la terreur, doivent avouer qu’il ne peut être question de faire juger les « bandits » par un jury corse, qui, par protestation contre l’occupation militaire, les acquitteraient certainement.
Force leur est aussi de reconnaître que beaucoup de paysans honnêtes, craignant les dénonciations calomnieuses et l’arrestation, prennent, à leur tour, le maquis. On parle de bergers qui, révoltés par l’invasion que le pays corse doit subir, tirent sur les gardes mobiles.
Le scandale est tel que les dépêches officielles disent que toutes les arrestations faites ne pourront être maintenues.
Et cependant on continue à entasser les prisonniers : des vieilles femmes, des enfants sont arrachés aux chaumières de la montagne et, menottes aux mains, descendent les pistes, encadrés par les gardes mobiles, fusil au poing.
Des détails ignobles se précisent. Il s’avère qu’une femme de police a collaboré avec l’industriel-assassin Simonetti pour préparer le guet-apens où Bartoli fut attiré par traîtrise et abattu.
L’agence Radio publie que cette « auxiliaire de la police » a été embarquée en [mot manquant] pour Toulon.
Mais n’annonce-t-on pas que la première escadre, partie en manœuvre, va évoluer le long des côtes corses ?
Le journal d’Aymard – un vrai bandit celui-là – ne craignait pas, hier, d’envisager des bombardements contre l’île. L’absurde rejoint ici l’odieux [9].
Seul le renforcement de la protestation des travailleurs corses, dans l’île et sur le continent, peut arrêter ces ignominies.
Cette protestation, pour notre part, nous l’appuieront systématiquement.
Nous sommes avec les paysans corses, victimes de violences policières vraiment abominables.
L’Humanité - 22 novembre 1931
" Au secours des paysans corses - Libérez les prisonniers ! Retirez les troupes !
Sous la pression de l’opinion, quelques libérations ont été décidées.
Nous disions hier que la campagne de l’Humanité et les interventions parlementaires de Berthon [10] et Doriot [11] avaient porté.
Nous ne nous étions pas trompés. D’ailleurs, les nouvelles qui viennent de l’île montrent que, de plus en plus, la population est soulevée d’indignation par les odieuses violences dont les paysans de la montagne ont été les victimes.
Aussi le gouvernement cherche-t-il à donner l’impression qu’on va « y aller moins fort ».
L’un des principaux « correspondants de guerre envoyés sur le front corse » disait hier matin que le général Fournier se rendait compte que la population ne voyait pas d’un bon œil la prolongation de l’occupation militaire. Si on se rappelle qu’il y a deux jours le même général jouait les Mac Mahon disant « J’y suis, j’y reste », on comprendra la manœuvre.
On nous annonce donc l’évacuation par les gardes mobiles de Palneca [12], qu’on dénonçait naguère comme la « capitale « de Bartoli [13] et le pire repaire du banditisme corse.
La photo est parfois légendée : "Palneca, escorte du bandit Bartoli"
Arrêtés par erreur !
On annonce aussi que neuf Santoni, arrêtés dans le grand coup de filet de Palneca, ont été mis en liberté. Parmi eux, figurent Charles Santoni, paralytique, atteint d’ataxie palustre, et un enfant de treize ans, fils d’Henri Bartoli, l’oncle du « bandit ».
On veut bien reconnaître, après les avoir incarcérés et maltraités, qu’il n’y a aucune présomption contre ces neuf paysans.
Dans l’horrible promiscuité de la prison, pleine à craquer, on trouve une femme avec ses deux enfants, Mme Poli, et la maîtresse de Bornea, qui tient dans ses bras un bébé de vingt et un mois.
Nous avons dénoncé les horreurs de la maison d’arrêt d’Ajaccio avec une telle force que le gouvernement fait annoncer « des mesures d’humanité » envers ces femmes.
Mais il ne s’agit pas de cela. Il ne s’agit pas davantage de réduire les proportions de l’occupation, de supprimer la « publicité malsaine » en conviant « à plus de discrétion » les « correspondants de guerre » ou les opérateurs de cinéma parlant [la cohue médiatique fit alors la joie des caricaturistes]. Il ne s’agit pas non plus d’inviter les officiers de la garde à ne pas se conduire en lansquenets ou en mousquetaires gris dans les rues d’Ajaccio ou au « Canari ».
Il ne s’agit pas de rendre l’opération plus « décente », mais de la faire cesser.
Nous réclamons la libération totale des paysans corses arrêtés arbitrairement, sans inculpation régulière et jetés les uns sur les autres dans les cellules bondées de la maison d’arrêt, sans qu’ils aient subi un interrogatoire, sans qu’ils aient pu se faire entendre d’un avocat.
Nous réclamons le rembarquement des gardes mobiles et des gendarmes amenés de France pour l’expédition punitive.
Dès le premier jour, nous avons indiqué le véritable but de l’opération, but militaire et de politique impérialiste [14].
Mais les plus crédules ne peuvent nier aujourd’hui qu’à aucun moment le gouvernement ne s’est soucié « d’épurer la Corse » et de lutter contre la survivance des instincts de violence dans une population que l’oppression et la misère subies depuis des siècles irrite si légitimement [15].
Au contraire, ce sont les « défenseurs de la loi » et leur triste chef, le général Fournier, qui ont donné l’exemple des méthodes les plus criminelles.
L’opération a commencé par l’assassinat le plus vil, le plus abject, qu’on puisse imaginer et il a été machiné par le général Fournier et ses aides.
Pour cet assassinat – celui de Bartoli – le général Fournier a remis 300 000 francs à ses sicaires.
Depuis, nous l’avons prouvé, il a recruté une bande de brigands pour donner la chasse aux « bandits » que ses pandores et ses gardes ne veulent pas aller chercher dans les rochers et les fourrés du maquis [16].
Il se confirme maintenant, par les déclarations que les envoyés spéciaux ont recueillies de la bouche même du général, que celui-ci compte maintenant d’une manière exclusive sur « ses « bandits » pour abattre les autres.
La cause est jugée.
Torre, Caviglioli, Bornea, Spada, Rossi ? On en parle toujours, mais c’est pour dire qu’on les aura dans une embuscade ou par l’épuisement. Il paraît d’ailleurs que le terrible Spada est cardiaque et emphysémateux et qu’il ne pourra pas tenir le coup longtemps !
Assistez au meeting de lundi.
Mais ce qui importe, c’est l’action en faveur des paysans victimes d’un audacieux coup de force.
La libération des prisonniers d’Ajaccio, le rappel des troupes d’occupation, voilà le double mot d’ordre qui doit grouper les Corses et les travailleurs français.
Après les interventions à la tribune de la Chambre dont nous avons souligné l’importance, le meeting de demain au Grand-Orient, rue Cadet [17], marquera la volonté des Corses de Paris et des travailleurs de la capitale de ne pas cesser l’agitation avant d’avoir atteint ces deux objectifs.
C’est une organisation corse qui l’organise [18], mais le parti communiste qui, seul, dans le silence complice de tous les autres, a élevé la voix en faveur des paysans corses écrasés sous les bottes des gardes mobiles, appelle les travailleurs à y participer en masse
L’Humanité, 24 novembre 1931
Hier, rue Cadet. Les ouvriers corses de Paris acclament la lutte pour la libération de leur pays. Ils exigent le retrait immédiat des forces répressives.
La réunion d’hier soir, rue Cadet, a été une magnifique protestation des travailleurs corses de Paris, fraternellement mêlés aux prolétaires parisiens, contre l’odieuse expédition présentement menée contre la population laborieuse de leur pays.
Une salle hélas trop petite !
Et d’un bout à l’autre, un enthousiasme difficile à imaginer.
Le bureau est formé des camarades Bozzi, assisté de Pupini, Ottavi, Luciani. C’est Bozzi, président de l’association « l’Emancipation de la Corse », qui ouvre le meeting.
Il rappelle que le but de l’association, de création récente, est de grouper la population laborieuse du continent, d’origine corse, en vue de la lutte contre les politiciens qui trahissent leurs frères et se placent au service du capital, oppresseur de la Corse.
L’allocution de Bozzi est vivement applaudie, et la parole est donnée à Piétri, adjoint au maire de Pierrefitte [19]
Piétri
Pietri, dans un vigoureux discours que nous regrettons de résumer, montre dans quelle situation déplorable l’impérialisme français a laissé la Corse.
Il évoque d’abord les luttes contre l’oppression gênoise, puis contre la France royale.
- Toujours nous avons défendu notre indépendance ! Nous y sommes encore décidés ! [20]
L’orateur met au point ce qu’il faut entendre par « bandits ».
- Nous ne défendons point les bandits qui rançonnent ou pillent… Nous nous refusons à considérer comme bandits les paysans qui résistent à l’oppression et doivent prendre le maquis.
Piétri montre alors que l’on pourrait plus justement appeler bandits les Landry [21], les Lederlin [22], les Freycinet [23], les Piétri [24], les Pierangely [25], les Coty [26], tous ces hommes d’affaire et politiciens, parasites accrochés à l’île, et qui ne font rien, bien au contraire, pour la population laborieuse [27]
Après deux siècles de domination, dit notre camarade, on n’a pas trouvé d’argent pour assainir la côte orientale, pour les écoles, pour l’irrigation, etc… Mais on en a trouvé pour les gardes mobiles.
La salle éclate en applaudissements. Piétri conclut en appelant les Corses à s’organiser solidement, et fait acclamer l’Huma qui a seule soutenu la cause de la population laborieuse de l’île [28]
Berthon
C’est par l’Internationale qu’André Berthon est accueilli à la tribune.
Il connaît bien la Corse et le montre par quelques paroles émues à l’auditoire attentif.
- Des bandits ? lance-t-il alors. On parle de ceux de Corse ? Que ne parle-t-on de ceux d’ailleurs ?
Et notre camarade, constamment applaudi, fait d’abord le procès des forbans qui exploitent la Corse, et de l’absence de réalisation, là-bas, dans le domaine de l’hygiène, des transports, de l’instruction…
- On traite votre pays, dit Berthon, en pays colonial !
Puis, c’est un tableau impressionnant des procédés d’état de siège mis en œuvre en Corse, le récit de la situation des prisonniers d’Ajaccio… La salle s’indigne et crie : « A bas l’état de siège ! »
Berthon termine en démontrant que l’opération actuelle se relie étroitement au conflit franco-italien, et sa péroraison : « Unissez-vous contre l’impérialisme français ! » est couverte d’une ovation.
Gabrielli
Me Gabrielli, avocat de l’Association, intervient brièvement. Il flétrit avec éloquence les politiciens de l’île, et s’attache surtout à montrer que le « banditisme » n’est qu’un fruit de l’oppression nationale. Son appel final en faveur de l’action collective, et pour l’Association « l’Emancipation de la Corse », est chaudement applaudi.
Gabriel Péri
Gabriel Péri [29]
Mais voici Péri à la tribune. Il y est accueilli par l’Internationale.
- Nous avons été les premiers et les seuls, dit-il, Parti communiste et l’Humanité, à nous élever contre l’opération odieuse qui se déroule présentement.
Le congrès de la C.G.T.U. a voté dans le même sens un manifeste, Berthon et Doriot sont intervenus à la chambre.
Péri fait alors le tableau de l’offensive militaire dans l’île : il cite des lettres émouvantes montrant les exactions commises là-bas.
Il met en parallèle la noce crapuleuse des « correspondants de guerre » envoyés là-bas par la presse bourgeoise avec les souffrances des prisonniers d’Ajaccio.
- Tout cela doit cesser, dit notre camarade. Et cela cessera par l’action commune des travailleurs corses et de ceux de France : ils ont les mêmes ennemis !
Péri fait alors, avec une ironie mordante, le procès des politiciens qui, hier, pactisaient avec les « bandits » pour des fins électorales et qui couvrent aujourd’hui la prétendue « épuration » [30].
- « Ces politiciens sont, eux, de vrais bandits, et le maquis où ils vivent est autrement redoutable… »
Mais notre camarade va arriver à ses conclusions politiques essentielles : la vraie raison de l’offensive policière est le profond mécontentement du peuple corse, qu’on a voulu mater. Il ne s’agit nullement de régler là de mesquines querelles électorales. En second lieu, épisode du conflit franco-italien.
Nous sommes en présence d’une expédition policière et militaire de caractère impérialiste. Nous la dénonçons aux prolétaires de France, que nous appelons à l’aide de ceux de Corse : ils ont les mêmes ennemis [31]. Nous exigeons le retrait immédiat de toutes les forces militaires ; nous demandons qu’on consacre les sommes énormes prévues pour des fins militaires à l’outillage de la Corse, à l’aide à sa population laborieuse ; et nous disons que le secret de l’émancipation corse est l’action commune de ses ouvriers, de ses paysans, avec ceux du continent » [32]. Péri évoque la libération des nationalités par la révolution soviétique [33] et résume en une formule saisissante ses conclusions :
- Pour que votre cause soit victorieuse, il faut qu’au-dessus des têtes des combattants flottent côte à côte le drapeau à la tête de mort [34] et le drapeau où s’entrecroisent la faucille et le marteau »[[Nous sommes ici sur le chemin que prend alors Hô Chi Minh : la révolution sociale passe par la révolution nationale]–
Une ovation monte. On crie : « Vive le Parti communiste ! ».
Après des interventions d’auditeurs, Bozzi lève la séance, au milieu du plus grand enthousiasme. »
PS - En ce qui concerne l’attitude des communistes, isoler la séquence de 1931 n’aurait pas grand sens si on ne la replaçait pas dans la succession des événements ultérieurs, pour n’évoquer que les plus immédiats. Peu d’années après, pour un Doriot mort sous l’uniforme nazi, combien de Communistes tomberont sous les balles nazies, de Titus Bartoli à Gabriel Peri... Et l’expression "prendre le maquis" aura un autre sens à partir de 1942... Les communistes corses jouèrent le rôle majeur que l’on sait dans la puissante insurrection populaire corse de 1943 contre les occupants fascistes et nazis.
Et il ne m’appartient pas, ici, d’évoquer et commenter les dates qui, à quelque quinze ans d’intervalles chaque fois, marquèrent l’histoire de la Corse et des Corses, y compris des communistes corses, en posant dans la continuité et dans la rupture le rapport à l’État français et à la spécificité corse : 1958, le débarquement des parachutistes putschistes d’Algérie, acclamés par une partie de la population, - 1975, les sanglants événements d’Aleria... Dates qui à leur manière marquaient l’entrée dans une période nouvelle, celle de la décolonisation de l’Empire, celle de la mutation en nationalisme de l’autonomisme latent...