Il semble que dans notre Europe occidentale facilement donneuse de leçons [1], la France remporte la palme de l’interventionnisme d’intellectuels boutefeux grandement médiatisés.
Ainsi l’intervention à chaud de notre Président dans les affaires libanaises a immédiatement obtenu le soutien enthousiaste de deux d’entre eux, et non des moindres.
On ne présente plus BHL, autoproclamé ministre des affaires étrangères, acteur vibrionnant dans le déclenchement de la désastreuse intervention en Libye, (dont ce pays et les pays du Sahel n’ont pas fini de payer le prix), et ferme partisan d’une intervention de la France dans le bourbier syrien.
Et l’amie Pascale Cherrier me rappelait récemment les hauts faits de notre très sarkozyste, atlantiste et néo-libéral Raphaël Glucksmann, aujourd’hui repeint en rose vert, hauts faits en Georgie et en Ukraine que je n’aurais pas dû oublier (voir sa fiche Wikipedia).
Quand on reçoit de pareils soutiens, il y a de quoi se faire du souci.
Le Liban est une poudrière, dans une région où s’affrontent de grandes puissances sur fond de paranoïa ottomane.
Certes, la politique étrangère est le domaine réservé du Président, tout comme la direction des forces armées. Mais ne serait-il pas indispensable que la représentation nationale dise son mot sur une affaire dans laquelle la France, si elle y mettait le doigt, risquerait d’y laisser un bras…
L’Histoire nous a trop montré comment un enchaînement incontrôlé d’événements, alors que l’opinion regarde ailleurs, a engendré des catastrophes. C’était si loin les Balkans en juin 1914…