La Seyne sur Mer

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De la fin de la contre-société communiste

mercredi 30 décembre 2020, par René Merle

On a longtemps dit que la social-démocratie allemande d’avant 1914 avait bâti en quelque sorte une contre-société, avec ses syndicats, ses coopératives, ses groupes culturels, choraux et sportifs, etc. On sait ce qu’il en advint après 1918.

On a également longtemps dit que, au lendemain de la dernière guerre le Parti communiste italien, et dans une moindre mesure le Parti communiste français, par leur militantisme et plus encore que par leurs réseaux de municipalités et de groupements « satellites », avaient créé une contre-société, où les camarades étaient unis par une foi commune, et campaient dans une marge de lutte.
Et pourtant, à l’avènement de la société « néo-libérale », le PCI s’est suicidé et le PCF a vu dramatiquement fondre ses militants et son influence. Les observateurs politiques ont avancé mille et une explications. Cependant, pour qui a vécu cela de l’intérieur, et ce fut mon cas, il semble clair que les électeurs, et même les militants, tout en luttant syndicalement et politiquement, étaient progressivement et insidieusement possédés au plus intime d’eux-mêmes par l’esprit de cette société qu’ils combattaient : d’ennemi proclamé, cet esprit était devenu le leur, à travers les modes de consommation, de convivialité, d’information, de mise en spectacle, de divertissement, d’ouverture fantasmée au monde, etc.
Seules quelques monades libertaires avaient pu empêcher que cet alien ne les possède…
Peut-être manquons-nous de quelques exorcistes…

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