Vous avez pu suivre les commémorations du débarquement tout le jour sur vos chaînes préférées et je ne vous en dirai pas plus. Sinon que me sont revenus en masse les souvenirs de mes 8 ans de 1994, qui sont plutôt ceux du débarquement d’août.
Il en va de la commémoration d’hier comme de toutes les commémorations, dans leur mélange d’émouvants hommages sincères à ces jeunes gens qui combattirent et moururent, et d’opportunes récupérations politiques.
Mais passons.
Je voudrais seulement insister sur deux faits.
Le premier est le rééquilibrage du souvenir, dans lequel à juste titre Britanniques, Canadiens, Français, ont pris leur place, importante, dans un D Day qui est souvent présenté comme uniquement étatsunien (ce qui n’enlève rien à la majeure participation américaine). Rééquilibrage du souvenir qui ne s’est pas accompagné, et c’est le moins que l’on puisse dire, du terrible tribut payé par l’Armée rouge et la population soviétique dans leur décisif combat contre l’Allemagne nazie et ses alliés.
Le second est le rappel, trop souvent oublié, de la conception qu’avaient les États-Unis de la libération de la France, pour eux pays allié des nazis. Il n’était pas question de restaurer la République, mais d’instituer une sorte de protectorat, pour lequel ils avaient préparé timbres et monnaie. Je ne suis pas philatéliste, mais j’aime bien les timbres qui illustrent l’histoire. Ainsi de ces timbres dessinés par William.A.Roach et gravés à Washington, prets à être mis en circulation en 1944, et qui ne le furent pas, car ils traitaient de « France » et non, malgré la devise("Liberté, Égalité, Fraternité"), de République française.
Les Américains avaient tenu à l’écart de Gaulle et le gouvernement de la France libre. Et l’on sait comment, en dépit des consignes américaines, la 2ème DB rejoignant l’insurrection parisienne ont permis l’instauration d’un vrai gouvernement français, et de la République.
Sur la stratégie américaine à l’égard de la France, on lira avec intérêt l’étude de Mme Lacroix Riz :
Lacroix Riz
RSS 2.0